installer un pilote automatique
alimentE par un panneau solaire sur un DC20
L'été dernier, lors de navigations en solo, j'ai testé différents systèmes type ‘bouts de ficelles', stick bloqué, etc…. pour tenter de maintenir le cap au bateau et pouvoir quitter la barre plus de quelques secondes. Au final, aucune solution n'est satisfaisante.
Projet 2024 : installer un pilote automatique alimenté en énergie par un panneau solaire, le tout pour un budget raisonnable.
Je vous livre mon expérience.
1) Le pilote automatique.
Installation:
J’ai opté pour un Simrad TP10, le plus petit modèle de la gamme mais très suffisant pour le DC20 car il est prévu pour des bateaux allant jusqu'à 10m et 3,7T de déplacement.
L’installation du pilote est simple.
1. Percer un trou à l’arrière du banc de cockpit pour y insérer une douille en laiton (fournie) dans laquelle viendra se placer l'ergot du pilote. Il faut prévoir de fixer une petite cale de renfort en bois dur par dessous, car les efforts de barre se concentrent à cet endroit.
Pour positionner le trou, il suffit de respecter les indications de distance, de perpendicularité et d’alignement par rapport à la barre, préconisées par le fabricant.
Fixer ensuite sous la barre, le support métallique avec la ‘tête d’homme’ qui se positionne dans l'embout du vérin du pilote. Ce système permet de désaccoupler très facilement le pilote de la barre.
Dernière chose à faire : le raccordement à la source d'énergie en perçant un trou dans le coffre pour fixer la prise femelle, puis faire courir un câble à l'intérieur jusqu'à la batterie.
Utilisation
Seul à bord pour cette première sortie du Crouesty à Hoedic, dans une mer un peu formée, au bon plein par 20 nds de vent, j'ai été agréablement surpris de la facilité d'utilisation et de la fiabilité du pilote. C'est vraiment d'un grand confort.
A la sortie du port, ne connaissant pas les réactions du pilote dans une mer houleuse, je me suis éloigné de la barre avec un peu d'appréhension, pour hisser la grand voile. Le pilote a parfaitement joué son rôle en maintenant le bateau face au vent. Plus tard également, en route vers Hoedic, le cap a été très bien tenu quand il a fallu que j'aille sur l'avant pour un problème de foc, et ce malgré une bonne houle dans les ¾ arrière.
Un petit étalonnage manuel permet d'ajuster le temps de réponse du pilote en fonction de l'état de la mer (pour éviter une suractivité de barre en cas de mer formée). Une fois le bateau au cap, il suffit d'appuyer sur le bouton AUTO pour que celui-ci soit enregistré. En regardant ma trace Navionics, le cap est impeccable sur l’essai de deux fois une dizaine de miles.
2) Alimentation en énergie.
Composée de trois éléments :
2.1. Un panneau solaire de 60W, fin et semi-rigide que j'ai installé sur le capot entre les mains courantes, avec 4 petits sandows. Cette puissance est suffisante pour recharger la batterie qui fournira l’energie au pilote, aux prises USB, et à l’éclairage du carré.
2.2. Un convertisseur MPPT, car l'énergie générée par le panneau solaire doit être convertie pour pouvoir charger la batterie. Le convertisseur possède un petit écran de contrôle, 2 prises USB et la possibilité d’y brancher un éclairage cabine.
2.3) Une batterie lithium. Format plus petit (type moto), meilleure vitesse de charge et plus grande autonomie que les batteries au plomb.
Le branchement est également simple. Toute la connectique passe par le convertisseur.
La sortie du panneau solaire se fait par 2 prises dites mc4 (mâle et femelle). Il faut y rajouter un câble de rallonge qu’on viendra brancher sur le convertisseur. La rallonge n'étant pas fournie, j’ai acheté dans un magasin d'électronique les 2 prises mc4 que j.ai raccordées sur 2 fils 0,75 mm2 du câble.
Le même type de câble m'a servi à relier le convertisseur à la batterie, et de la prise du pilote à à la batterie. C'est terminé.
Le convertisseur indique le taux de charge des panneaux et de la batterie. Sur les deux jours du test, le panneau solaire a bien fonctionné car la batterie est restée en pleine charge malgré un ciel nuageux, tout en ayant rechargé à plusieurs reprises tablette de navigation et smartphone.
3) Budget
• Pilote Simrad TP10 avec support de barre (Prix boutique env. 500 e). Acheté quasi neuf sur le Bon Coin avec le support de barre : 300e
• Panneau solaire Solar Module Phaesun semi flex 60w 12V
Dim 620 x 600 x 40 mm . Acheté chez Solaris-store.com : 129e
• Cable rallonge 1,5 mm2 + 2 raccords mc4 - 10e
• Contrôleur de charge solaire MPPT : Mano Mano 29e
• Eclairage à led pour cabine bateau: Mano Mano 19e
• Batterie lithium 12.8 v 30 : Mano Mano 99e
Budget global : 587€ + un peu d'huile de coude !
En conclusion, pour un coût corrrect, je suis assez satisfait de cette installation qui améliore considérablement la qualité de vie sur le bateau et ouvre des perspectives de balades cool...
NB Remerciements à Jean Louis et à Wilfrid pour leurs précieuses informations qui m'ont permis de mener à bien ce projet.
Juin 2024.